Des pièges à déjouer au piano

Des pièges à déjouer au piano

Cet article est la transcription d’une vidéo

Dans cette vidéo, j’essaie de me mettre à la place de l’apprenant. Je débusque les pièges rythmiques cachés dans les partitions. Et pas n’importe lesquelles !

Sur un petit prélude Bach, un Solfeggio de CPE Bach, La Lettre à Elise et la Tempête de Beethoven. Ces musiques aux flots de notes réguliers, « sans rythmes », on aime les jouer car elles coulent toutes seules ! …ou presque !

Des pièges rythmiques tendus aux pianistes

Je mets le doigt sur des erreurs de rythmes que j’ai déjà vues durant mon activité de professeure de piano. J’espère que ce petit décorticage vous mettra la puce à l’oreille ! : )

J’intègre la vidéo et le texte n’en est que la transcription. Bon visionnage !

Ecriture Fluide et réalisation au piano

Le problème c’est quand ça coule tout seul ! Aujourd’hui je vais parler de l’écriture fluide : une écriture assez homogène dans laquelle on peut même se perdre sur la partition !  Elle génère un jeu fluide mais le problème c’est qu’il y a souvent des erreurs d’accents, d’appuis et cette écriture peut aussi nous faire faire des fautes de rythme, des erreurs de rythme. 

Je vois tout cela sur des pièces de Beethoven de la famille Bach et une pièce de Mendelssohn. Je vous jouerai juste les quelques mesures, les quelques phrases de début. J’ai trouvé ce sujet intéressant : c’est quelque chose qu’on voit très souvent chez nos élèves quand on est professeur.  Alors je vous en fait profiter. 

Bienvenue sur les Sons du Piano ! Chaque vendredi je vous propose un contenu gratuit qui permet de vous améliorer : parfois c’est une vidéo un peu longue et parfois c’est ce qu’on appelle maintenant un Short, une petite vidéo dans laquelle je joue souvent des musiques un peu rapide, histoire de vous mettre un peu de baume au cœur. Et puis aussi, souvent,  je vais y mettre la partition et quelques indications techniques. Donc il y a toujours de la valeur à prendre, à récupérer le vendredi matin ! 

Petit Prélude BWV 926

Je commence par un petit prélude de Bach en ré mineur. Je vous l’ai déjà donné en exemple pour un autre sujet. Dans ce prélude qui est à 3/4 (donc mesure binaire),  on peut mettre 2 croches dans un temps.  Et bien, le dessin mélodique se fait sur 3 notes. Alors tout de suite, on a envie de faire des triolets !  Ce qui fait un décalage d’appuis et comme le pouce arrive toutes les trois notes et bien on a tendance à l’appuyer et à le considérer comme le début d’un triolet.  On voit cela tout de suite au piano.  C’est une mesure à 3/4 donc c’est une mesure binaire : ce genre d’écriture peut nous induire en erreur. Très vite on risque de le jouer en 6/8.

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Avec ce fameux pouce qui arrive tout le temps sur le début de « temps » (si on pense à 6/8). Alors que c’est en 3/4 et donc il y à trois temps. Voilà, le pouce n’a pas toujours l’appui.

Vers la mesure 20, c’est un peu moins délicat parce que, je dirais qu’on a la main gauche comme garde-fou qui fait les trois temps. Donc la main droite en 6/8 (ce qu’il ne faut pas faire, bien sûr). Et grâce à la main gauche, on peut quand même corriger cela. Voilà ce genre d’erreurs qu’on est susceptible de faire et surtout quand on est, par exemple, autodidacte. 

Solfeggio CPE Bach en La Majeur

On continue avec un autre Bach, CPE, dans un Solfeggio. Cette pièce commence donc avec un quart de soupir suivi de trois doubles.  Et bien ces trois doubles, on a envie d’en faire un triolet. Ensuite, normalement, la pièce devrait nous parler, nous indiquer qu’on est en train de faire une erreur.  Mais souvent on va encore plus loin dans l’erreur : on se stabilise en s’arrêtant sur une note, alors qu’on ne le devrait pas. Je vous montre tout ça au piano.

Le fait d’avoir un quart de soupirs, et bien cela nous fait un ensemble de trois doubles et en plus, il y a un doigté (évidemment c’est le 3 c’est un doigté mais on pourrait, dans cette édition, le prendre pour une indication de triolet. J’imagine le pianiste autodidacte, pas très au fait du rythme, il a de quoi se tromper ! 

On entend souvent dire que « les silences, ça ne sert à rien ». Bien sûr que si ! Ce quart de soupir nous fait comprendre que la noire est seule, le temps d’une double croche. Le temps d’un quart de soupir, cela veut dire que la main gauche et la main droite s’enchaînent comme des doubles croches.  Mais, à la limite en écoutant, et bien, finalement ça passe !

Quels conseils donner ? Déjà, il faut penser « pulsation », et justement, installer cette main gauche, bien calée sur cette pulsation. Ensuite il faut l’écouter.

Mais je redis encore une fois : ce quart de soupir est extrêmement important pour enchaîner. Voilà comment faire facilement de grosses erreurs de rythme et c’est l’écriture qui peut nous induire en erreur.

Lettre à Elise

Maintenant, la Lettre à Elise de Beethoven. Vous connaissez bien le morceau. On voit bien cette fluidité et on a tendance, à des moments, à la jouer en triolets. On pourrait se rendre compte qu’on n’est pas sur la bonne voie mais on essaye de se stabiliser en ajoutant des notes. On fait cela quand on n’est pas vraiment attentif et un peu dilettante. Mi Ré Mi Ré Mi… et très souvent on entend des Mi Ré Mi Ré à rallonge.

Si on tombe dans l’erreur des triolets et des mauvais appuis, si je fais un  Mi Ré Mi Ré à rallonge, on se sent conforté dans ce rythme parce qu’on se dit : « voilà, le pouce joue sur le deuxième temps ».

Encore une fois on est induit en erreur mais c’est un problème d’acuité visuelle.  Le chiffrage est à 3/8 et si on le pensait en triolets de doubles, et bien ça veut dire qu’on pense à 2 croches dans la mesure.  Ce serait une mesure à 2/8. Voilà encore une erreur facile à faire ! 

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La tempête Beethoven mouvement 3

C’est la sonate de Beethoven n°17 Opus 31 n°2 et je vous parle du troisième mouvement. Alors là, il peut vraiment nous induire en erreur et induire en erreur même peut-être les plus chevronnés en piano. On regarde cela tout de suite.  Cette pièce de Beethoven, c’est la même fluidité que dans la Lettre à Elise.  C’est aussi une mesure à 3/8.

Il faut penser à la croche, la croche simple je fais la pulsation de la croche en la jouant correctement puis en faisant des triolets. On entend la différence.

Des triolets diaboliques !

Il faut penser au chiffrage, se poser la question de « combien de temps il y a dans la mesure, » quelle est la figure de temps, c’est à dire quelle est la note qui remplit un temps complet ? Ensuite, on essaye de regarder la partition avant de se jeter dessus, quitte à mettre des petits traits éventuellement au crayon pour noter la place des temps pour vous aider. Mais en tout cas ne soyons pas aveuglés par ces triolets… Ils sont diaboliques !

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2 thoughts on “Des pièges à déjouer au piano

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