Irina GORIN propose une méthode pour les enfants qui commencent l’étude du piano. Cet enseignement crée l’enthousiasme et est déjà présent dans 35 pays ! Découvrez cette méthode issue de la pédagogie russe.

Je tenais à partager cet article pour mieux vous en faire connaître l’auteure Irina GORIN et ce qu’elle fait avec les enfants.

Elle correspond enfin à ce que je cherchais pour faire débuter mes élèves au moment où je l’ai découverte.

Patience, écoute, observation, professionnalisme sont, entre autres, les qualités requises pour mettre en œuvre cette méthode mais comme on dit en France, le jeu en vaut la chandelle !

Cette méthode est applicable avec les élèves de tous niveaux, mais commencer le piano dans ces conditions est une vraie chance pour les débutants.

IRINA GORIN, une pédagogue à découvrir

Faire débuter les enfants au piano est une tâche complexe. Tous les professionnels en conviennent. C’est ce qu’il y a de plus difficile. On installe les fondations d’un cursus qui peut être long voire durer toute une vie ! Si ce travail n’est pas bien conduit, c’est le futur de l’enfant au piano qui est compromis.

Heureusement, le professeur qui cherche la meilleure solution pour ses élèves, peut découvrir et rencontrer de véritables mentors. Irina GORIN est de ceux-là.

Découvrez Irina et sa méthode dans une vidéo de présentation qu’elle a mise sur YouTube le 1er septembre 2019 (durée 14’53).

A l’heure où j’écris cet article, c’est du « tout frais » ! Profitez de ce partage « en direct » !

Cliquez ici pour lire la traduction en français !

Cliquez ici pour lire et/ou télécharger la traduction française que j’ai faite de cette présentation si l’anglais vous donne des boutons !

Méthodes de piano : quoi de neuf ?

Depuis le temps que j’enseigne, j’ai vu beaucoup d’élèves et de nombreuses méthodes de piano. Vous savez, les fameuses méthodes qui sortent à chaque rentrée scolaire et qui se veulent toujours plus innovantes !

Mais quoi de neuf, vraiment ? De jolis dessins, des chansonnettes peu séduisantes voire parfois inaudibles avec de gros défauts harmoniques que n’importe qui peut déceler même sans être musicien… Pas de grandes mises à jour. Je ne m’étendrai pas davantage sur ce sujet puisque je l’ai déjà traité dans l’article Débuts au piano, quelle méthode choisir ?

Cette absence de recherche et la qualité pas toujours au rendez-vous m’ont assez vite posé problème mais je ne savais pas pourquoi. Je cherchais autre chose pour faire évoluer mes élèves et surtout mieux les faire débuter.

J’ai étudié les méthodes francophones. Elles sont presque toutes dans ma partothèque !

Je cherchais aussi comment « réparer » le jeu des élèves « transférés ». Malgré 4 ans voire 6 ans de piano, ils n’ont pas souvent les moyens techniques pour bien jouer du piano.

Avancer avec les moyens du bord

Comme je l’ai écrit dans l’article que je mentionne plus haut, je m’étais mise à transformer les morceaux et surtout, je changeais les doigtés quand cela était possible.

Je voyais bien que le pouce posait problème au début de l’apprentissage. Un pouce mal placé et c’est toute la main qui s’écroule. Ce gros doigt mal-commode, implanté de façon opposée aux autres doigts, n’était d’ailleurs pas employé dans les premiers temps des instruments à clavier.

J’ai utilisé des méthodes bien faites (car il en existe!) mais quelque chose me manquait encore. Pourquoi mes élèves n’arrivaient-ils pas à être plus expressifs ? A cause de leur jeune âge ? Un manque d’écoute de musique « classique »? Immaturité ? Manque de sensibilité ?

Je leur parlais de souplesse du poignet pendant les leçons mais ils ne la mettaient pas vraiment en place… Ils ne l’intégraient pas.

Je joue avec le poignet souple, et cela m’est « naturel » sauf qu’il n’y a rien de naturel. Et je me disais « mais pourquoi pas eux ? Je n’osais pas non plus insister, de peur de les dégoûter… mais je voyais bien que le geste ne venait pas tout seul.

Recherche professeur de piano compétent

Quand on est professeur, on doit souvent se remettre en question. Malheureusement, pour nombre de professeurs, ce n’est pas une habitude de se former en continu : ils enseignent comme à leurs débuts et comme on leur a enseigné. Parfois ça passe, souvent ça casse.

A chacun de voir où il en est. L’important est de se poser la question et si besoin, de faire en sorte de combler les lacunes. Il existe maintenant beaucoup de formations et d’ateliers qui sont pris en charge par les employeurs, en France en tout cas, et même si on est micro-entrepreneur.

Ne regardez pas trop les images ci-dessous, ça pique les yeux !!

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Et parfois, les « professeurs de piano » (je mets des guillemets) ne sont même pas des pianistes moyens.

Sans formation, autodidactes ou ayant une formation médiocre, c’est la « cata » pour ceux qui leur font confiance. On en trouve à la pelle par exemple sur le net.

Il n’est pas trop tard pour eux de se former ! Ce blog est en partie fait pour eux !

Dommage pour ces apprentis pianistes : temps perdu, argent jeté par la fenêtre, impossibilité de progresser et parfois, cerise sur le gâteau, douleurs liées aux mauvaises positions. 🙁

La position de la main et la posture, mal enseignées, handicapent carrément l’apprenti pianiste. Sa main ne sera jamais l’outil idéal qu’il pouvait espérer pour bien jouer du piano si le professeur n’a pas de vision à long terme.

Souvenons-nous : « Qui veut aller loin ménage sa monture ».

 Coralie COUSIN, kinésithérapeute spécialisée dans la rééducation de la main du musicien, insiste sur le fait que « dès l’enfance, un travail sur le toucher doit être effectué. Le son naît avec la pulpe du doigt. Il faut que la main s’intègre dans un geste global ».

Merci à Coralie COUSIN de faire passer ce message !

Vous pouvez voir mon article Apprendre à jouer du piano comme un pianiste

Ma rencontre avec la méthode d’Irina GORIN

La découverte

C’est en cherchant une solution sur le net que j’ai découvert ce professeur américain d’origine ukrainienne début 2018.

Quand on parle d’Irina GORIN, on évoque la méthode qu’elle a d’abord développée pour ses élèves « LES CONTES D’UN VOYAGE MUSICAL ». Elle ne trouvait pas ce qui lui convenait dans la littérature pédagogique américaine quand elle est arrivée aux Etats-Unis.

Elle est connue par certains pédagogues pour cette méthode qui associe l’école russe (par la technique, le contenu) et l’école américaine (par la forme ludique, le contenant).

Tout de suite, je mets la « méthode GORIN » en pratique !

J’ai découvert son site puis sa chaîne YouTube dans la foulée. Et beaucoup observé. Tout de suite, j’ai mis le principe de la méthode en pratique avec un de mes élèves qui était en train de préparer un concours.

D’ailleurs, c’était le premier élève à qui je faisais passer un concours. L’ année des changements !

C’était pour moi une façon de voir si la transmission était possible et dans quelles conditions et si j’avais bien assimilé. Est-ce que, enfin, je pouvais enseigner ma façon de jouer à mes élèves ?

Comment faire débuter les enfants au piano avec la méthode d’Irina Gorin

Avec cet élève, j’ai juste insisté sur la souplesse de poignet, sur la liberté des bras et la qualité du son dans les morceaux qu’il était en train de préparer. Insisté comme jamais je n’aurais osé auparavant !

Cette méthode n’était pas difficile pour moi, puisque je l’appliquais dans mon jeu. Mais comme on dit, l’évidence est l’ennemie de la pédagogie !

C’était donc cela : ce n’était pas sur les notes ou le rythme qu’il fallait travailler. C’était sur le geste de souplesse et le toucher qu’il fallait INSISTER avec PATIENCE. Le geste qui permet enfin de tout réaliser ! Tout en découle.

Vite séduite par le principe

Lors du concours, ce fut prodigieux ! J’ose le dire puisque cela ne vient pas de moi. J’avais juste appliqué la méthode.

Aucun des candidats du niveau n’avait de geste fluide, sauf un. Ce fut même remarqué par le membre du jury qui rencontrait les candidats juste après les résultats pour un échange constructif.

Un Premier Prix ex-æquo lui fut décerné. Là, je me suis dit : c’est bon ! C’est bien cela qui fait la différence.

En plus de cette fluidité qui rend le morceau expressif et compréhensible aux auditeurs, on lui a remarqué un très grand respect de la partition, du texte.

Personnellement, je pense que c’est la moindre des choses que de faire les phrasés demandés. Les notes, n’en parlons pas ! C’est encore un autre sujet.

Séduite et vite conquise, j’ai commandé d’abord un exemplaire du premier livre pour voir de près cette méthode pour les jeunes enfants. Cela n’a pas été facile car elle n’était pas distribuée en Europe.

C’est Irina elle-même qui me l’a envoyée. Une chance que je la trouve en français ! La traversée de l’atlantique de la partition m’a coûté cher mais c’est un trésor.

On la trouve maintenant en Angleterre. Elle est disponible ici. La version française est sûrement imprimée en peu d’exemplaires. Il faut peut-être la commander à l’avance.

Enfin une méthode pour bien faire débuter les enfants au piano !

Puis il a fallu attendre pour en avoir plus d’exemplaires et en recommander ! Et là j’ai décidé que désormais, je ferais commencer mes élèves avec cette méthode passionnante. Le changement a aussi été radical pour eux. Je détaillerai vers la fin de l’article ce que cela nous a apporté.

Irina GORIN à Londres !

Les Etats-Unis, ce n’est pas la porte à côté ! Jamais je n’aurais fait le voyage jusque dans l’Indiana pour un « workshop » mais là, dès que j’ai appris que cette merveilleuse pédagogue faisait une tournée en Europe, je n’ai pas hésité une seconde.

Et c’est à Londres, le 5 avril 2019 chez Peregrine’s pianos que s’est déroulé l’atelier autour des « TALES OF A MUSICAL JOURNEY », le titre anglais de la méthode GORIN.

Cette journée de formation des enseignants faisait partie du « Festival Elena Cobb Star Prize 2019 ». Deux autres éminentes pédagogues étaient invitées à cette journée : Vera KAMENEVA de Moscou et Tania KOSLOVA de Tel Aviv. L’une pour un atelier sur le geste, la relaxation et l’autre pour une master-classe de deux heures environ. Deux propositions très intéressantes pour les professeurs présents.

Irina GORIN avait l’après-midi pour présenter les « TALES OF A MUSICAL JOURNEY » et nous avions la chance de l’avoir très disponible pour nous !

L’atelier découverte de la Méthode GORIN

Irina GORIN nous a d’abord présenté les différents grands pédagogues qui ont inspiré la méthode « à la russe » dont elle est elle-même imprégnée.

Technique russe ?

Dite « russe », cette technique pianistique est constituée de différents apports européens : FIELD, irlandais (1782-1837), LESCHETIZKY, polonais (1830-1915), SILOTI, russe (1863-1945) mais élève de LISZT pendant trois ans entre 1883 et 1886. Et bien d’autres comme plus tard NEUHAUS d’origine allemande (1888-1964).

L’Ecole russe du piano pour faire simple, est un équilibre entre l’Ecole française (toucher sec, au son clair, articulation des doigts presque excessive) et l’Ecole allemande aux sons puissants et harmoniques (un peu « pâteux »).

En quoi consiste la méthode de piano pour jeunes débutants que propose Irina GORIN ?

Cette méthode est basée sur une histoire. L’histoire du « Royaume Magique des sons » qui permet d’introduire les différents concepts musicaux et de les relier entre eux. On construit la partition avec l’élève, au fur et à mesure des leçons.

• Pas de positions 5 doigts qui crispent les épaules, les coudes et les mains.
• Pas de motricité fine pour les enfants qui ne sont pas encore prêts pour cela.
• l’élève ne joue au début, qu’avec le 3 puis les 2 et les 4 pour intégrer la main dans un geste global et pour bien équilibrer la main.
• Utilisation d’objets-jouets pour aider l’enfant dans sa posture
• La qualité du son est la base de la technique. L’oreille participe activement pour évaluer le retour sonore.
• La souplesse des poignets est tout de suite évoquée
• La liberté des bras pour couvrir tout le clavier
• Le jeu sans partition au début pour jouer AVEC le piano, un temps de pré-lecture.
• L’entraînement de l’oreille, reconnaissance de sons.
• Les transpositions
• Lecture de notes , de rythmes
• Les parents doivent aider leur enfant dans l’apprentissage. Le sous-titre de la méthode résume tout : « Pour les jeunes pianistes, leurs professeurs et leurs parents. »
• Je ne dévoile pas tout, c’est à découvrir… et il y a un manuel qui explique la démarche pour les professeurs .

Quels résultats pour mes élèves débutants ?

• Le fait de jouer en tenant compte du poids du bras tout de suite donne un son rond et plein. C’est un son de « pianiste » mais pianiste musicien !
• Le non legato à un doigt (le 3 pour commencer) fait travailler un geste essentiel, à la base de la technique pianistique.
• Les déplacements sont grandement facilités, car l’enfant anticipe ses mouvements. Je parle de ce geste dans cette vidéo (durée 9’37).
• Les phrasés (détachés, liés) sont vite abordés et ne posent pas de problème grâce au geste acquis.
• La coordination des mains arrive presque naturellement, grâce aux poignets souples
• L’enfant joue en mesure grâce à un accompagnement de CD (ou téléchargé).
• La respiration musicale est présente dès le début. Elle fait partie du jeu.
• La progression semble lente mais les fondations sont solides et de bonne qualité.
• L’enfant ne saura pas jouer autrement s’il débute ainsi et c’est une très bonne chose.

Mes quelques réserves sur la méthode-papier

Elles sont au niveau de la langue. Le fait qu’il y ait une histoire est très intéressant. Elle permet de relier les concepts entre eux.

• Mais le style, souvent ampoulé, aurait besoin d’être modernisé. C’est dommage car c’est un gros travail si l’on voulait améliorer cela. Il m’arrive de simplifier en lisant quelques phrases pendant la leçon. Je pense que les parents, à qui je demande de lire l’histoire à leur enfant, se rendent compte de ce problème. Ils transforment le texte systématiquement.

• Autre chose : problème minime, une page (la 45) se retrouve en anglais dans la version française. Oubliée dans la traduction, je l’ai fait traduire et l’ai collée sur la page.

• Le nom des touches liées aux dessins d’animaux, je ne suis pas très fan… j’en parle aussi dans cette vidéo de 5 minutes.

• La prosodie pose pas mal de problèmes. Les mélodies sont accompagnées de paroles, comme dans beaucoup de livres américains ou anglais. Les Français s’y mettent. La prosodie est le rapport entre les paroles et la musique du chant. On retrouve ici, des syllabes appuyées dans la langue française et qui tombent sur des temps faibles de la mesure ou inversement. C’est perturbant.

• Les paroles des chansons seraient à réécrire mais je ne m’en sers que quand l’enfant a une difficulté rythmique. Et c’est une prosodie bien faite qui permet de corriger les rythmes. Si cela ne convient pas, je demande à l’élève de trouver d’autres paroles à l’aide de ses parents. C’est un excellent exercice créatif !

Irina GORIN, la révélation pour de nombreux professeurs de piano

A la recherche de LA solution pour faire mieux débuter mes jeunes élèves, c’est sur la méthode d’Irina GORIN que mon choix s’est porté.

Dès que j’ai découvert cette pédagogue et après avoir essayé sa méthode avec un de mes élèves, j’ai été convaincue face à des résultats tangibles.

Mes élèves commencent dorénavant avec cette méthode et les résultats ne se font pas attendre. Je réemploie le terme : c’est prodigieux !

Bref, avec LES CONTES POUR UN VOYAGE MUSICAL, les élèves ne sont pas des abaisseurs de touches et ils comprennent ce qu’ils font.

Ils acquièrent les moyens techniques pour transmettre des émotions. Plus tard, ce seront LEURS émotions !

Cliquer ici pour écouter la vidéo d’ Irina GORIN (anglais accessible 14’53)

Cliquez ici pour lire la traduction française !

Cliquez ici pour lire ou télécharger la traduction française de cette présentation.

Merci Irina de transformer notre métier de professeur de piano et de le rendre passionnant ! C’est un vrai changement de paradigme !

Les élèves ressentent enfin la musique et jouent comme de vrais pianistes ! C’est ce qu’ils sont ! 🙂

Merci d’avoir lu cet article. Si vous l’avez lu jusqu’au bout, c’est que le sujet vous a peut-être intéressé ! A vous maintenant de lâcher les commentaires : Cette méthode vous tenterait-elle ?